22.5.10

EVERYBODY LOVES HAIRY

Série Parking Lot Hydra, 2009

L'heure est à l'ambiance tribale 2.0. On s'arrache le dvd d'Avatar pour tenter d'apprivoiser les Na'vi, on envisage de s'offrir l'étagère Cabana des frères Campana (Edra), et voilà que l'on danse sur le dernier Kelis, bouquet plumes sur la tête et pulsions Eurodance aux pieds. 2010 remet les rituels païens au goût du jour avec une savante touche de science fiction eighties. On aime, sans complexes.

Complexe pourrait être d'ailleurs l'exposition d'Estelle Hanania à la Fat Galerie. On pourrait même pensé l'artiste étrangère avec ses portraits de figures yéti-esques pris sur le vif et ses masques japonais dansant nonchalamment entre ombre et lumière. Le titre de l'exposition, Myriorama, défie la complexité qu'elle sous entend. Populaire au XIXe siècle, le myriorama était un jeu pour enfant où, combinées de façon aléatoires, des cartes peintes formaient un paysage toujours différent. En s'en inspirant, l'artiste française a cassé les codes de la traditionnelle série de photographies. Parking Lot Hydra (des groupes d'hommes bulgares costumés pour des rituels) et Dondoro (photographies réalisées avec le marionnettiste japonais Hoichi Okamoto), les deux sujets de l'exposition, se mélangeant, s'enchevêtrent de manière très fluide. Ensemble elle étonnent, intriguent, excitent, effrayent... révélant des sentiments partagés brassant les notions d'identité et d'appartenance à la nature. Un propos brut et passionant, servi par d'exceptionnels tirages argentiques. Entre vieilles traditions et super modernité, héritage culturel et avant-garde, on dresserait volontiers un totem à Estelle Hanania, notre cheftaine favorite de la photographie contemporaine.

Série Attila / Série Dondoro, 2008

Vue de l'exposition

The primitive era V2.0 has arrived. As these are the signs; the DVD Avatar is selling fast for a discovery of the Na'vis and we would like to buy the Cabana shelves made by the Campana brothers for Edra, as we are also dancing to the new Kelis with wild feathers on our heads and Eurodance on our feet. 2010 is bringing back into fashion the ancient rituals combined with a touch of science fiction eighties styles. We enjoy it all without guilt.

Fascinating is Estelle Hanania's show held at the Fat Galerie in Paris. Strangely foreign are her photo portraits almost Yeti-like and the japanese masks dancing in light and dark. Myriorama is the name of the exhibition which defends the strongly emotional ideas it demonstrates. The Myriorama was a popular children's game in the Nineteenth century which consisted of a pack of painted cards which when randomly displayed always depicted some kind of picture however always different. The french artist was inspired by this and uses it to break the traditional photographic code. The two subjects in the exhibition are Parking Lot Hydra (groups of Bulgarian men in traditional costume in ancient rituals) and Dondoro (photographs taken with the help of Hoici Okamoto, a famous japanese puppet performer). Both subjects interact with one another in a very natural way. Together they are a surprise and are intriguing, exciting, scary... emotional connections relevant to identity and the attachment to nature. A raw yet passionate display with an exceptional photography technique. Estelle Hanania deserves a totem for her brilliant work; a mix of old traditional yet super modern cultural heritage and avant-garde. She is our favorite chief of the contemporary photography world's tribe.