30.12.10

FANCY UP

Bandana à franges, Lookbook Confetti System

Qui aurait parié une seule seconde quelconque retour de hype sur les confettis? Serieusement. Personne, à part Confetti System. Installé à New York, ce studio formé par Julie Ho et Nicholas Andersen peut déjà se targuer d'avoir séduit toutes les rédactions Condé Nast d'Outre Atlantique, des indie performers très aduléscomme les Yeah Yeah Yeahs ou encore le photographe Todd Selby aka Sartorialist de la déco bobo. Ma première introduction au travail de Confetti System fut au sein de l'excellent concept store bruxellois Hunting and Collecting en début d'année. Depuis, je me prends à rêver en ces nuits d'hiver de mon appartement à être envahi de leur guirlandes de pompons, pinatas géantes et rideaux argentés. Des éléments à bas prix fabriqués dans leurs ateliers, pièces aux formes quasi-primaires s'accaparant d'une palette de couleurs subtilement eighties donc dans l'air du temps : beiges, acidulées et pastels.


White Pinata

Très demandé pour des événements privés, le studio ne chôme pas et la plupart de leur productions sont déjà en rupture de stock chez Hunting and Collecting à Bruxelles et Opening Ceremony à New York. Quand à savoir si ces merveilles pop seront disponible à Paname... On se tarde à attendre en s'imaginant foutre le bordel dans une salle de balle décorée le duo au son de Sleigh Bells, duo lui aussi new-yorkais, dontla musique est l'union absolument improbable mais au combien jouissive d'un chanté à la parade de pom-pom girls sur des lourdes basses et guitares torturées. Du fun, de la nostalgie et une explosion de confettis. 2011 sera le pompon! Happy new year to you all.

Gold Pinatas et guirlandes multicolores

Arbuste Abelia grandiflora dit "Confetti"

18.12.10

PEACLOCK


Portrait par François Delbecque


Créer une nouvelle horloge murale est un exercice de plus en plus difficile pour tout designer sachant que la question a déjà été explorée maintes fois avec succès, de Dieter Rams à Naoto Fukasawa. Sans doute fallait-il simplement repenser les deux aiguilles pour accoucher d'une nouvelle typologie et ce sans dénaturer la fonction première de l'horloge, à savoir lire l'heure. C'est justement ce processus que porte le duo israélien derrière Studio Ve avec Manifold clock, pièce majeur de leur catalogue à prix mineur. Une relecture du système à travers le thème de multiplication où comment rendre véritablement subtilement éblouissant un objet habituellement des plus transparents et ennuyeux. A la fois surprenant par l'utilisation sur plusieurs gammes de couleurs du Tvek, matériau en fibres de polyéthylène ressemblant de près ou de loin à du papier, il est parfaitement bien proportionné et rassurant par sa base en acier blanc tout à fait anonyme, le temps qui y court permettant d'observer la belle s'ouvrir comme un insolent paon.


Tandis que le diamètre base ne mesure pas plus de 11 centimètres, les aiguilles s'étendent en largeur jusqu'à 27 centimètres.

Une armée de Manifold clock... De gauche à droite : modèles Brun/Bleu, Orange/Vert et Beige/Rouge

9.12.10

HOLY WOOD


Triangle chair (2010) par RO/LU, Mondo Cane


Les traces laissées dans le domaine du mobilier par Donald Judd sont biens plus conséquentes qu'il n'aurait pu l'espérer. On ne compte plus les suiveurs des modèles 84/85 ou encore 42. Des chaises mises au monde de façon totalement désintéressé à l'aspect décoratif malgré lui du design mobilier, qui ont justement attiré l'oeil sur leur extrême simplicité presque religieuse caractéristique chez l'artiste américain. Aujourd'hui il est justement question de bois, de néo-minimalisme et surtout de ricains avec le studio RO/LU (pour Rosenlof et Lucas), basé à Minneapolis. Questions archi et aménagement d'intérieur, le nombre de commandes à leur compteur est important. Les résultats? D'une simplicité presque scandaleuse toutefois bienvenue, fonctionnelle et lucide. Il est d'ailleurs assez sympathique de suivre l'avancé de leurs travaux via leur blog, élémentaire et élégant. Lucides, leurs premières pièces de mobilier - essentiellement des assises - se inspirées ici et là de caisses de rangements et autres éléments de chantiers qu'ils ont rencontré lors de leur travail chez des particuliers ou pour des espaces publics. Exposés actuellement à la galerie new-yorkaise Mondo Cane, ces éléments strictement géométriques ou a pans coupés ne revendiquent point Judd mais plutôt Scott Burton, un sculpteur américain très présent dans les collections américaines. Un univers que le duo qualifie de "géométrie morale". De savants termes qui cachent en fait une forêt d'affects simples où RO/LU et leur galeriste mettent surtout l'accent sur le caractère "handmade" du projet, invitant les visiteurs tester les meubles lors du vernissages. Impossible avec du Judd en galerie.

Logo estampillé de Labt / Fiche technique de la Ttable, le tout par Jan & Randoald

Tables loose-fit 2 et loose-fit 10, Henk De Smet et Paul Vermeulen pour Labt

Du côté de l'Europe, le bois a toujours autant la cote chez les jeunes designers. A Gand en Belgique, le tout jeune studio Labt découvert cette année dans la "Kasbah" du salon Interieur à Coutrai a des propositions rustiques assez épatantes avec peu de moyens, jouant sur le talent des graphistes anversois Jan et Randoald à mettre en scène leur tables, chaises et étagères dans un jeu de tampons, pliages et photographies subtilement saturées. De jolis rubans qui exposent des meubles à priori simples mais tordu. Ainsi sur la table TTable des graphistes, invité pour l'occasion, le plateau dégouline en nappe asymétrique. Quand au dyptique de tables loose-fit 10 et 2 par Henk De Smet et Paul Vermeulen, les piétements trapézoïdaux sont légèrement inclinés ou supportent un plateau surdimensionné. Quand le bois s'incline vers un surréalisme tenu, on suit la route en applaudissant.


Box / Triangle chair (2010), séries d'assises par RO/LU, Mondo Cane

+ Chair (2010), RO/LU, Mondo Cane

4.12.10

AMISH 2.0.

Quilt Q5A, Jessica Odgen et Jean Touitou pour APC.

La dernière fois que j'ai parlé de tissus sur ce blog? Un bail. La dernière fois que le patchwork était à la mode? Bail aussi. Bien heureusement, l'équipe d'APC est là pour nous remémorer que leur talent à rendre "hystériquement normal" donc indispensable n'importe quel vieux truc obsolète mais au combien simplissime sorti d'une boutique army ou du charmant grenier de votre grandma'. Une ritournelle aux nombreux adaptes(moi le premier) qui amène la marque a conduire des nombreux partenariats. En même temps que ceux avec Aesop et Carhartt font surface, le label de Jean Touitou ressort ses vieux stocks de tissus pour les bienfaits des intérieurs en manque d'une énième valeur sûre. Cela donne des plaids et couvertures effectuées selon la technique du patchwork. Tout aussi néo-tradi, APC vend au mettre ses tissus (rayure, fileté bleu, emilia rouge...) via LAB en compagnie de Liberty et Kvadrat. Des modèles dispos aussi en linge de maison. De quoi rendre accro n'importe quel amateur du duo infernal qualité et simplicité - sous l'égide d'un pseudo no logo forcément mercantile. Régressif, rassurant et très chic sur nos épaules ou notre lit pour les longues soirées d'hiver.

Plaine en laine "jacquard jaune", LAB. / Tapis de jeu en Liberty, LAB.

Matelas d'appoint "chambray", LAB

30.11.10

HYPERKIT



A Noël, les vrais fainéants offrent des Smartbox. En Septembre, les étudiants s'offrent des meubles à bas prix chez le Suédois. Du kit, again and again. A la question de savoir quel d'inventer un futur usage possible de ce type de package désormais incontournable, l'étudiante à Camondo Emmanuelle Vayson de Pradenne a imaginé Pack'T : solide réponse dont la pertinence mériterait bien édition. Ici, la notion de multiple est réinventée, et ce d'un seul tenant. L'équation? Simple. Des structures en acier rouge (ci-dessous) associées à des piétements en hêtre viennent supporter quelques plateaux de différentes tailles, en verre ou contreplaqué. Un clip, un patin, une vis et c'est parti. Soit tant de tables en une. Qui dit mieux?

Projet de fin d'études Pack' T (2010), Emmanuelle Vayson de Pradenne
Courtesy Charlie Abad / Les Arts Décoratifs

26.11.10

SLOW UP


Faux semblant (2010), Bastien Cosson. Marteau en céramique émaillée. Courtesy Galerie ACDC



Il s'en passe des choses dans le monde merveilleux d'Alain Juppé, et Brigitte Proucelle est fière de le dire. Après avoir exporté la Folle Journée de Nantes à Lisbonne puis Tokyo où les jap' en sont devenus dingues, elle est à la tête des affaires culturelle de la ville. Peur de rien, pour Evento en 2009 (la biennale d'art contemporain bordelaise) elle avait invité l'archi-punk Didier Faustino. Grand écart en 2011 avec la venue programmée de Michelangelo Pistoletto (plus d'informations sur la page consacrée à l'artiste par le site de référence Artsy) Deux figures fortes pour une ville à la politique artistique tout aussi forte et affirmée. Le circuit organisé pour la troisième édition de Bordeaux Block Party, qui réuni la crème des galeries confirme le statut de petite reine arty provinciale, où des peoples du milieu tel Guillaume Houzé n'hésitent pas a venir faire leur "shopping".

Visite de l'exposition BigMinis

Au CAPC, immense lieu d'exposition touché par la grâce Putman, la programmation est d'enfer. Derniermust-see : BigMinis, fausse rétrospective du minuscule dans l'art contemporain. "L'idée après l'exposition sur Jim Shaw était de créer un nouvel évènement peu cher et facile à mettre en place" selon le commissaire Alexis Vaillant. Brillant, le résultat dépasse son synopsis aux allures de foutage de gueule. Une savante exposition qui tire le regard d'un mégot de cigarette aux petites têtes dépressives d'animaux. En face, le géant espace est cédé aux mobiles mobiles et minimal datant des sixties de l'américain Robert Breer. Vraie rétrospective inédite de la série Floats qui pour la première fois voit la majorité de ses sculptures réunies. Effet maxi.

La fiesta neuronitique continue chez Cortex Athletico, incontournable acteur de la région qui est aussi un véritable lieu de vie "où l'on dort, travaille, mange et... travaille". Non loin de la gare, deux galeries tissent leur fil. On est déjà fan d'une : ACDC. Présente à la Cour carrée du Louvre lors FIAC, sa co-directrice Marion Carmet est réjouissante d'enthousiasme. Programmation sans faute depuis 5 ans avec une nouveauté en cet hiver : de la peinture avec Jane Harris. Des toiles à la subtilité proche de la broderie. On trépigne d'impatience pour la prochaine expo consacrée à Bastien Cosson. Chez Tinbox, l'heure est offerte au collectif La Mobylette qui présente une série de pièces franches mais assez inégales sous le titre Et si tu n'existais pas. Mention spéciale à Nicolas Sassoon et ses fantastiques Geode(s), visibles sur son site.

Bordeaux Block Party fait état d'une liberté bienvenue en dehors du sol parisien, d'excellents verres de rouge en sus. Pour beaucoup, le terme "province" paraît terrible. Nada pour Bordeaux, car comme la ville dispose de peu de collectionneurs, les galeries font ce qu'elles veulent! Belleville peut aller se rhabiller.


En haut, Robert Breer sur l'une de ses sculptures mobiles. Circa 1965.

Untitled (Jokepainting) (2006), Karl Holmqvist. Prêt de la galerie Giti Nourbakhsch (Berlin) pour le CAPC.

24.11.10

NOVEMBER B.

We heart Brussels + Grand Hornu





16.11.10

PASTELS

Foulards (d'une série), 2008

Un beau couple est un duo en mode mineur où la majorité n'est atteinte puis détenue que conjointement. De son côté, chacun s'affaire calmement à sa tache. Différente, ou non. L'un venant nourrir l'autre. De petites et utiles bêtises en grandes enjambées savantes. Chez les dutch designers Stefan Scholten et Carole Baijings, les belles réalisations s'accumulent en toute innocence. Bénis.

Pastels, rayés, flous et immensément doux, leurs réalisations n'ont que de pointues leur forme et leur découpe, leur couleur et texture préférant l'onirique douceur familière d'un placage de bois sur lequel on a finement dessiné des objets hérités d'un cabinet de curiosité du XXIe siècle (Butte, 2010), un meuble qu'ils ont justement imaginé avec les rosbifs d'Established & Sons (Amsterdam, 2010). Ou encore un verre dépoli, opaque, sur lequel court des couleurs en dégradés rappelant celles des cachets poudre de notre enfance. A Milan, le couple nous avait même livré des fruits et légumes cousus main : choux, artichauts, rhubarbes... La spécialité du duo d'Amsterdam est justement le design textile, où s'alterne chez eux teintes poudrées et acidulées. D'exquis contrastes qui nourrissent leur design produit. Lui s'occupe de la forme, elle du détail. En résulte des meubles simples dont la succession de pans coupés déroulent à l'oeil une optique dégradée (again) courant sur forme dans les eaux de ceux d'un tonneau (Série Grid, Karimoku New Standard, 2009). Et aussi, de la vaisselle a faces géométriques tel un tote bag d'Issey Miyake, éléments qui ne feraient pas défaut dans une demeure d'Adolf Loos (voir ci-dessous). Parfois il y a aussi des imprimés de pack de lait ou d'autres qui racontent la courte vie d'un thon de la pêche à la boite de conserve (The life of a tunafish, 2008). Un vocabulaire d'une rare drôlerie, mêlant force et sensibilité. Soit le parfait triptyque moteur d'un beau couple.


Design intérieur du populaire Lloyd Hotel à Amsterdam / Vegetables, 2009


Suspension Pink Light, Established & Sons, 2010 / Divine Glass, Autoproduction, 2008

Tasse et sa soucoupe. Série Paper Porcelain, 2010

2.11.10

THE BOX


Fat Tray, dessiné par Harri Koskinen pour Alessi


Dans la région du Piémont en Italie, la maison d'Alberto Alessi est tout sauf design. Sur un sol alternant béton ciré et parquet brut, de quelconques canapés blanc permettent ici et là de se lover. Dans les pièces, seuls quelques objets du catalogue de la maison d'édition sont distinguables comme le cendrier Spirale (1985) d'Achille Castiglioni. Des objets qui servent discrètement leur fonction. En exclusivité pour le site de vente en ligne Made in Design, l'entrepreneur est ainsi tout aussi discret, mettant avant tout en avant la fonction et le plaisir de l'usage. De la volonté d'un coffret qui pourrait être utilisé comme une boite, un plateau et une petite table basse est né Fat Tray, qui n'a de "gros" que le nom. Dans une large structure rectangulaire en bambou se glisse donc un service pour quatre personnes qui reprend simplement des pièces éditée par Alessi : assiettes blanches de Jasper Morrison et verres à eau d'Harri Koskinen, par ailleurs designer de ce coffret. Deux belles références maison qui, calées par des séparateurs disposés à l'intérieur ne devraient a priori subir aucune casse comme vient le souligner l'intéressé : Je crée toujours en imaginant que je suis moi même le destinataire. Maladroit Alberto?


Alberto Alessi, (c) Mads Mogensen, DK

A l'intérieur de maison d'Alberto, chaise blanche anonyme et suspension Glo Ball de Jasper Morrison (Vitra). (c) Mads Mogensen, DK

Dans le Fat Tray, assiette de Jasper Morrison et verre d'Harri Koskinen

30.10.10

BIENVENUE CHEZ SOI

Dans le salon, mobile d'Olafur Eliasson

On met toujours du temps à digérer la semaine de la FIAC - qui fut cette année très bonne du côté des foires off avec Light#7 au Point Ephémère et Chic rive gauche (j'en reparlerais), chacun peut en témoigner. Au delà des traditionnels foires avec leur murs épais comme du carton, il y a des concepts plus chaleureux : exposer de l'art contemporain dans de nobles demeures. Un concept inspirant d'ailleurs depuis longtemps le monde des galeries, qui aimentà se lover dans d'anciens appartements quand ils en ont l'occasion. Il est bien simple que, lorsque vous êtes invité dans une demeure, les attentions portées à l'ambiance et au confort de l'invité sont deséléments capitaux avant même d'apprécier le contenu de "ce que l'on vous sert". La collection de Chiara et Steve Rosenblum, qui a ouverte ses portes dans le XIIIe arrondissement cette semaine, était à ce titre différent tant le contenu semblait primer sur l'ambiance, froide. Moins porté sur la notion de curiosité, le parcours Rive Gauche/Rive Droite récemment organisé par le galeriste Marc Jancou permettait de s'introduire dans des lieux privés comme l'appartement de Jean-Marcel Camard... bien fourni.



Exposition Jean Prouvé : Architectures à la galerie Gagosian

Rue de Ponthieu, Larry Gagosian apporte sur la place parisienne son irrémédiable professionnalisme en terme d'accueil et bien sûr de contenu - même si l'on aurait pu ici se passer de Cy Twombly qui devient récurrent à chaque ouverture d'un Gagosian. A l'étage, la très belle pièce est réservée aux transactions. Tout est conçu pour mettre à l'aise le visiteur comme les gros portefeuilles. Difficile de vouloir partir de la galerie dès que l'on y et les pieds...

Mieux encore mais d'un tout autre ordre, il fallait pendant cette semaine aller prendre un verre ou deux du côté de La Réserve, le très bel hôtel privé qui ouvre tout les deux ans sa petite porte à l'art contemporain sous la houlette de Laurence Dreyfus, la plus sympathique des conseillères du genre. Dispositifs vidéos dans la salle de bain, masques de Mathieu Mercier dans la chambre, skateboards d'Anselm Reyle et harnais dans l'antichambres... les toiles se contentent sagement des murs du séjour. Sans oublier des installations sur les terrasses. D'Olafur Eliasson à Douglas White, il y avait beaucoup, beaucoup d'oeuvres exposées - envahissant l'espace de façon étonnement limpide. Avec les différents horizons desquels proviennent les artistes, la narration scénographique est tout sauf un monologue, comme si plusieurs commissaires y auraient vécu de temps à autre. L'un apportant une oeuvre achetée à l'étranger, l'autre une découverte parisienne en galerie... Une sélection sous le thème de la Mascarade, nom de cette quatrième édition. Un beau foutoir de luxe simplement mise en scène même si parfois cela aurait gagné à être mieux éclairé.

A la question de savoir si l'on peut vivre 24 heures sur 24 avec une tonne d'oeuvres contemporaines du salon jusque dans la douche, on a envie de répondre oui. Et tout particulièrement si la Réserve nous y autorisait, en rendant la chose pérenne... Le rêve impossible. Dormir avec une toile et prendre son bain avec une video, au grand dam de l'électrocution.... Si à notre époque Claude François mourrait dans son bain en compagnie d'une vidéo de Bill Viola, on ne lui en aurait sûrement pas voulu.

Sur la terrasse donnant sur la place du Trocadero, palmier en pneus crevés de Douglas White

Dans la chambre, vidéo de Charlotte Cornaton


26.10.10

HOLD ON

Le bûcheron (2007), Thomas Mailaender. Est. 2000-2500 eur. Aucune adjudication. Leclere à Marseille, vente du 23 octobre.

Le design vintage se porte bien merci. A Paris, une récente vente Artcurial (vous savez, ces ventes où l'on veut mettre des ordres sur tout à la lecture du catalogue...) a vu la quasi totalité de ses lots vendus proches des estimations et souvent au dessus. Beaucoup de beau monde comme d'hab', de belles choses dans leur premières années d'édition. Mais tandis que l'acheteur parisien lambda semble avoir tourné la page des deux P sauf exceptions d'exception, le provincial lui, n'accroche étrangement pas au wagon des dernières productions de Prouvé / Perriand (et depuis peu Jeanneret) qui circulent encore et toujours. A Marseille, la chic maison de vente Leclere a ainsi affiché des estimations soutenues pour des assises de ce dernier en provenance du classique fief du genre : Chandigarh, en Inde. Du mobilier très peu remporté de même que de très beaux exemples de design contemporain (ci-dessous) ont été ravalés.

Pour cette dernière catégorie, les prises de risques des acheteurs sont depuis depuis quelque temps revues à la baisse, dans une vision altérée selon laquelle on préférerait acheter des pièces "sures" c'est à dire vintage, populaire et signée où une énième digestion de travers du terme anglophone dans la continuité des carnages fait au pauvre "design". Miser sur des pièces de création récente aux enchères est prendre intelligemment des risques. Laissons donc à ceux qui le veulent bien le soin de chérir leurs regrets à ne pas avoir tel buffet ou telle lampe car elle est "vintage" et s'attacher aux dernières éditions ou disponibilités des classiques du genre estimés à prix d'or pour cause de succès. Courtisons plutôt les beaux inconnus, les one of a kind et petits invraisemblables avant qu'il ne soient ravalés...


Appliques Ushiwa III (vendu par paire) d'Ingo Maurer (Design M, 1973) 1020 eur. / Lampadaire Butterfly par Tobia Scarpa (Flos, 1985) 574 eur. Artcurial, vente du 18 Octobre.


Compilation Art & Décoration (d'une suite de 36 volumes) 3188 eur. /Garniture de bureau en cuir et pot en onyx (1950) 281 eur. Artcurial, vente du 18 Octobre.


Bibliothèque Brosse d'Inga Sempé (Edra, 2003) Est. 4000-5000 eur. /Table unique en résine polyuréthane de Louis Durot (2005) Est. 6000-8000 eur. / Paire de lampe à poser en métal et carton par André Courrèges (circa 1985). Est. 1000-1200 eur. Le tout sans adjudications. Leclere à Marseille, vente du 23 octobre.

Lampe de table en agrafe par Ettore Sottsass (Erco, 1973) 446 eur. / Lampe de table Nemea de Vico Magistretti. (Artemide, 1979) 255 eur. Artcurial, vente du 18 Octobre.

18.10.10

OCTOBER B.

Courtrai 2010