27.4.09

HOLY D.


Le carton d'invitation nous prévenait d'emblée. Un Christ en croix sur fond blanc, un intitulé intrigant : "The Gospel". Studio Job vire catho. Présenté dans un superbe cloitre milanais, quartier Brera, les nouveaux ovni des néerlandais jouent avec le divin en toute impunité. Céramiques polychromes en collaboration avec Royal Tichelaar Makkum (édition limitée à 12 exemplaires réalisés à la main), vitraux grandiloquants et installation sculpturale façon last super du pauvre, Studio Job revisite avec arrongance et avant garde la notion du culte religieux à travers l'objet. Ici accessibles à tous, ces créations peuvent aussi bien être utilisée par des institutions religieuses, que des croyants ou des athées. La notion de religion s'efface même devant un savant graphisme cartoonesque.

Exempte de toute référence à quelconque chapelle de la Renaissance italienne, l'iconographie employée est à ce titre particulière, mélangeant allégories de la Renommée, tubes à essais, fusées spatiales, explosifs et bulles de savons... et paquerettes. Quand des objets du quotidien rencontrent les épisodes de la vie chrétienne à la sauce pop, Studio Job décloisonne et détonne. Un kistch raisonnable, en somme.


Vue de la présentation de "The Gospel". Au premier plan : The Last Supper. Courtesy of Studio Job.

Croisement divin ou mauvais goût assumé, quand le design "rencontre" la religion, des pièces uniques voient le jour. Masaccio ou Maurizio Cattelan de leur temps, certains designers n'ont pas froid aux yeux, nous non plus. Pour les plus tenaces, voici une petite sélection subjectivement scandaleuse. Coran en option.



Left to right : Oil & Vinegar set by Christopher Dresser; Jesus Light by Martine Peyre; Bound & Blood necklace by Katja Prins; Golden Mosque, part of Buildings of Disaster designed by Constantin Boym . Available at Moss NYC.

The invitation card clearly informes. Christ on cross, over a white layout with an intriguing title : "The Gospel". Studio Job goes christian! Presented in a superb Milan church in the Brera district, the extraneous Dutch flirt dangerously with divinity. The polychrome ceramics in collaboration with the Royal Tichelaar Makkum (a limited edition of 12 hand-made pieces), gigantic stained glass windows with sculptured pieces evoking a poor man's last supper; Studio Job's modern and arrogant interpretation of religion thru objects. Open and available to a range of believers or atheists, the objects created could also interest religious institutions. The religious aspect somewhat dissimulated behind a clever cartoon-style graphic symbolism.

Void of any religious reference to any traditional Italian church, the iconoclastic imagery used is unusual as it combines with descriptive popular religious reference: test-tubes, space rockets, bombs, soap bubbles...and daisies. Studio Job crosses the boundaries to evoke our curiosity with the clash of ordinary objects vs christian rituals vs pop art. Off-beat!

Divine creations or provocant bad taste, this is what happens when design "in communion" with religion which then produces unique objects. The present day Masaccio or Maurizio Cattelan's of their time, certain designers don't have cold feet and neither do we. For those who dare, here is a small selection of the scandalous objects in question. The Coran is optional...

23.4.09

DE-CONSTRUCTION

Assise Candy, en métal et coating polyester.

Cela fait un moment que Sylvain Willenz étonne sans trop éblouir avec son design expérimental mais accessible. Les lampes Torch sont rapidement devenues populaires tandis que son porte manteau n'attend plus que d'être en production. Sans surprise, les anglais d'E&S ont vu le coup venir. Présenté sur le stand de la firme cette semaine à Milan, les nouvelles créations du designer belge combinent recherches techniques et reflexion sur notre environnement, non sans une certaine espièglerie. Point d'orgue de la série Candy, la chaise du même nom oscille entre ready made et inspiration aérienne, tandis que les luminaires Landmark jouent à cache cache...


Elements de la série Landmarks, credit sylvainwillenz.com

For some time now, Sylvain Willenz has somewhat surprised us with his experimental design yet affordable. The Torch lamps quickly became popular yet his coat hanger currently in production. It's not a surprised then that big british design-eye E&S detected the trend. On its exhibitions this week in Milan, the new belgian designer creations were the result of technical research on environmental issues yet full of fun : like the Candy series, light and aery yet sturdy; whilst the Landmark ligths appeared to be playing "hide and seek".

22.4.09

HORS CIRCUIT

À Marseille : Philippe Starck : Etagère Mac Gee (800/1200€) ; Ettore Sotssas : Boite jaune Zita (1200/1500€);Petite table et tabouret de Joseph Hoffman (5000/7000€). À Fontainebleau :Paire de carafes XIXe en cristal (80/120€), Vase chinois en bronze fin XIXe (200/300€)

Echappées belles de Paris, il n'y pas que les enchères des Grands Boulevards qui comptent en France. Exemple non exhaustif de ventes aux estimations intéressantes en Province. Comme d'habitude, Damien Leclerc tient tête à Marseille avec une superbe vente ce weekend. Design fifties et eighties à volonté avec en prime de grandes signatures d'Hoffman à Mendini en passant par Pergay. Faites vos jeux hors circuit, hors crise.

À Lyon : Bureau en placage de palissandre et acier chromé, Mobilier International (400/600€); André Sornay : console en satiné, structure bois noirci (3000/3500€); Marcello Morandini : Onda Construtta 1940 (2000/3000€).

7.4.09

LE(S) STYLE(S) ADNET

Maquette à l'encre de chine pour un gueridon à structure métallique /
Lampe en métal chromé à calotte hémisphérique

La première monographie en français* sur Jacques Adnet est déjà un ouvrage de référence. Il faut dire que le travail était colossal. Alain-René Hardy et Gaëlle Millet ont rassemblé archives inédites, dessins, témoignages et anciennes photographies retraçant quarante années de création. Un des enjeux majeurs fut de situer Adnet sans le perdre. Entre ses débuts fonctionnalistes, ses années trente tournées vers le verre et ses tentations néo-Restauration, Jacquet Adnet avait brouillé les pistes. Cela pourrait paraître évident concernant une table gainée de cuir surpiqué, moins sur un fauteuil à structure en métal tubulaire. L'éclectisme est assumé, toutes ses pièces ont un point commun : l'extrême attention aux détails. Une qualité d'exécution qui va de paire avec une conception claire et logique, des croquis à l'oeuvre finale.

De la direction de la Compagnie des Arts français aux aménagements intérieurs d'hôtels particuliers, en passant par ses luminaires en chrome, l'ouvrage nous expose l'oeuvre d'un des créateurs français ayant le mieux envisagé la transition de l'Art Déco aux débuts du Modernisme. Un homme moderne, un homme de son temps.

* Editions de l'Amateur (sortie en avril)


The first study on Jacques Adnet published in french is now reference material, a monumental piece of work. Alain-René Hardy and Gaëlle Millet accessed exclusive files, drawings, old photographs and stories covering forty years of creative work. The aim was to capture Adnet's style without losing his trace. From his functional beginning to the 30's glass works and his attemps of néo-Restauration style, Jacques Adnet went beautifully off track. Apparent for instance on a leather stitched table, less so on a metal structured chair. His diversity quite obvious, nevertheless all with a common thread : his extreme attention to details. Quality in fabrication along with a precise logical concept from sketch to final product.

The book is a discovery of his work from Director at the Compagnie des Arts to his interior designs for french homes along with a look at his fabulous lights, despite as a frech designer who successfully accomplished the transition from Art Deco to Modernism. A modern man, a man of his time.

3.4.09

FRIDAY'S FAVORITE

Ether I by Vincent Poujardieu, maple and marble