20.7.08

Arterprise (2)

Mud Office does lunch, The Mud Office (Charlie Jeffery & Dan Robinson)

...Un peu comme dans certains restaurants où l'on vous gave d'amuse-bouches fades et pas terribles avant d'entamer un repas méritant malheureusement lui aussi ces médiocres qualificatifs, on vous offre à l'entrée du couvent des Jacobins une petite crèpe fourrée (Oui Art!, oeuvre comestible de Damien Beguet - toutefois meilleure en bouche que le bonbon sans goût de Loris Gréaud - en collabo avec la S.A.S. Christian Faure). Mais, bien heureusement, la suite des évènements est à la hauteur des espérances.

L'espace de documentation conçu par AAMB (Alain Bublex & Ania Martchenko)

Dans les dédales de cet ancien couvent en ruine, le parcours regroupant les oeuvres est fluide et le contenu tout autant intéressant. Intitulé Valeurs croisées, ces premiers Ateliers de Rennes proposaient une rétrospective du travail de jeunes artistes ou artistes confirmés français et internationaux sur le thème de l'art et l'entreprise, la création par le travail, la perméabilité ou non entre l'art et les modes de production industrielle... Certaines des ces créations sont issues d'une mise en relation fraiche et intelligente entre l'artiste et une entreprise locale, d'autres sont déjà connues.

Simon Starling réinterprète, presque incognito, Charles Eames
Question support, il y avait de la matière. Au milieu de beaucoup d'installations, pas mal de photographies, puis les fameuses Lettres de non-motivation de Julien Prévieux, on pouvait trouver des "tricots sur toile" (5 femmes au travail, Ghada Amer), un écran géant à la Matrix (Valeurs Croisées, Samuel Bianchini) et des videos (I'm a revolutionary, Carey Yound)... Un peu de mobilier pointait le bout de son nez comme ce fauteuil Eames rafistolé à la sauce ready-made par Simon Starling en utilisant le métal d'une bicyclette (ci-dessus) puis les savantes tables du jugement de l'italien Michelangello Pistoletto (ci-dessous).

Les tables du jugement de Michelangello Pistoletto devant
Cechov
, série de photographies d'Istvan Balogh


On pourrait reprocher que l'exposition cède aux sirènes de l'intéractif (variateurs radios à bidouiller, Impressions de Jean-Louis Chapuis & Gilles Touyard à emporter...) pour attirer le "grand" public. Néanmoins, le thème très actuel est savamment exploité, tantôt de façon évidente ou subtile par les artistes et leur oeuvres cohabitent harmonieusement entre elles, se répondent et se renvoient la balle de salle en salle... Plutôt convaincant. Rendez-vous en 2010 pour les prochains ateliers?

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