25.11.11

PRICE TAG

Une dynamique pop et nette aux allures de sticker "promo" pour un tapis d'une grande simplicité. Un prototype de Marti Guixé pour Nanimarquina (2005). 3750 eur. (Est. 3000-4000)

Une tacle, passe et remporte! Adjugé! Il n'y a pas de saison pour se faire plaisir. En particulier chez Dorotheum, LA maison devente aux enchères autrichienne. Des provenances exceptionnelles, d'inattendus prototypes, pléthore de verreries de Venini et même quelques bijoux ont enchanté la vente du 22 novembre dernier à Vienne. Rapide revue de ce qui ne fallait pas manquer des envolées magiques, classique tour de passe-passe des enchères, jusqu'aux lots ravalés. Des années soixante de Pierre Chapo aux dernières de Philippe Malouin.

Lampe de table à facettes par Kim Moltzer & Jean-Paul Barray pour Knoll International (1698). Est. 6000-6500 eur. / Memphis Lamp à 25 ampoules, édition limitée par Philippe Malouin. Est. 5000-6000 eur. / Suspension PH 8/6 de Poul Henningsen pour Louis Poulsen (1927). 5625 eur. (Est. 4500-5000).

Cadre photo de Bruno Munari pour Danese (1967). Est. 900-1300 eur. / Tapis en laine du Studio Simon pour Dino Gavina (1972). Est. 3600-4000 eur. / Vase Abyss 09, Johanna Grawunder pour Salviati, Murano (2003). 3000 eur. (Est. 2400-2800) / Miroir attribué à Otto Prutscher à Vienne (circa 1925-30). Est. 4000-5000 eur.

Table en métal laqué blanc, Werkstätten Franz et Karl Hagenauer à Vienne (circa 1950). 1524 eur. (Est. 1200-1500) / Paire de table d'appoint extensibles noir et vert, Suisse circa 1980. 6372 eur. (Est. 700-1200) / Meuble de rangement blanc de Matteo Thun pour Bieffeplast (Italy) en 1982. 1160 eur. (Est. 800-1000) / Hard Edge Table d'AVL (Joep Van Lieshout) pour leurs ateliers en 1989. Est. 13-16000 eur. / Grand buffet en orme de Pierre Chapo circa 1960-5. Est. 18-24000 eur.

Ply chair n°84 de Donald Judd en 1987. 2124 eur. (Est. 1500-2000) / Prototype de la Pixel Chair de Thomas Feichtner produit par Schinko en Autriche (2009). 19820 eur. (Est. 16-19000) / Banc circa 1910 à Vienne. 5625 eur. (Est. 1300-1800).

5.5.11

NOUVELLE GARDE

Josué Rauscher

Des travaux des jeunes artistes, on entend très souvent dire qu'ils sont trop conceptuels, tordus, prétentieux et intimistes. Et alors? Au lieu de tergiverser quand à la futur situation du Palais de Tokyo en plateforme de promotion de l'art contemporain français et ses futurs directeurs, cracher sur les galeries de Belleville "réservées à un certain public" ou encore enterrer l'à-peine-rénovée Gaîté Lyrique, il faut inciter les français voir au delà de Paris intramuros. Montrouge, c'est à côté. 15min de Denfert-Rochereau. Depuis 1955, le Salon de Montrouge a fait de la marge une norme. Ernest Pignon-Ernest, Théo Mercier... ils sont tous passés par Montrouge.

Extraordinaire vitalité, pépites à tous les recoins, l'édition 2011 ne déroge pas à la règle d'or du Salon : une promotion pure et simple de la jeune garde. Dans les allées, les artistes, pas les galeristes. Le contact est direct, l'accès simple et sans fioriture. On remercie ici Matali Crasset, pour sa scénographie a minima souligné de bandes oranges fluorescentes. Remerciements encore pour le Ministère de la Culture et de la Communication, avec sa subvention de 20,000 euros. Enfin on ne serait trop pointer la qualité du commissariat artistique de Stéphane Corréard, fort d'un regard pointu et décalé. Ainsi l'invité d'honneur n'est pas un artiste mais un écrivain, Jean-Yves Jouannais. Une édition ouverte et curieuse, qui laisse place à l'inégalité, créant ainsi un beau mélange. Discipline star, la vidéo se faisait tantôt lynchienne (Mathilde Hess, Panthère, 2010) ou drôlatique (Bérengère Hénin, Yo MoMa, 2011). Des installations, il fallait retenir les très précis jeux de tensions architecturales d'Elise Vandewalle et Andrès Ramirez. Un jeu plutôt minimal que partage en apparence le belge Jean-Daniel Bourgeois - très ludique, et cocasse. Côté photographie enfin il y avait de quoi se mettre sous la dent. Des strates très esthétiques de Constance Nouvel, du super trash MDR d'Anne Horel (qui chante aussi), d'énigmatiques clichés de Viriya Chotpanyavisut et surtout Josué Rauscher et ses sculptures occasionnelles, des bricolages minimalistes, des sculptures occasionnelles qui tirent leur beauté de mobilier abandonnés ou matériaux brut de récupération. Gros coup de coeur aussi pour deux jeunes photographes issus de la sélection de l'Ecole Nationale Supérieure de la Photographie d'Arles : Pauline Hisbacq (ci-dessous) et Renaud Duval, dont j'aurais l'occasion de parler plus longtemps sur ce blog.

Extrait de Panthère, Mathilde Hess / Photo de Josué Rauscher

Siestes électroniques (2010), Pauline Hisbacq / Autopart #2 Atrophy #1 "It's like my last pair of shoes!" (2009), Jean-Daniel Bourgeois

Désoeuvrer le tableau (2010), Constance Nouvel

Satellite, Viriya Chotpanyavisut

H.O II (2010), Elise Vandewalle / This side of paradise (Rallyes dansants) (2008-2011), Pauline Hisbacq

30.4.11

DETAILS


Chaise en chêne et taurillon grainé, réédition Jean-Michel Frank.


Fidèle à son esprit de crèmerie de luxe, la maison Hermès a enchanté tout le monde du design depuis sa dernière présentation à la Pelota pendant le Salon de Milan. Coloriste, illustrateur et spécialiste de l'ameublement, arts de la table, tapis, papiers peints et sublimes objets d'usage, la maison au cheval qui se transforme en Pégase retrouve l'amour de son expertise liée au cuir et belles matières pour une collection évènement, puisant tant dans son héritage qu'elle se tourne vers le plus glorieux des avenirs. Dans la continuité des réalisations sobres et minimales du culte Jean-Michel Frank pendant les années 20 et 30, rééditées l'année dernière, la marque se pose dans des chic contrées. Au programme, les plus grands designers dont Enzo Mari et Rena Dumas de RDAI (responsable du store rue de Sèvres) ont été invités à proposer du mobilier superbement pur et essentiel. La chaise et le bureau en noyer de ce dernier pour la collection Métiers en est le plus belle exemple. Divins, les matériaux employés. Exceptionnel, le niveau de finition. Plus belle ces réalisations deviendrons dans quelques années quand, naturellement vieillies, elles accuseront du temps écoulé...


Collection Métiers, Table ovale en marbre Breccia aurora et taurillon lisse gold.

La collection de tissus joue avec les codes de la maison. A gauche, le chevron d'Hermès réinterprété par Nigel Peake. Les damiers de droite mixent coton et crin pour un effet soyeux inattendu.

Réédition du paravent en marqueterie paille de Jean-Michel Frank

Canaletto (détail), chaise en noyer et taurillon lisse ébène, par Enzo Mari.

.
Papier peint Pêle-mêle par Philippe Dumas

23.4.11

FROM ACE WITH LOVE



Chez Alessi, Baccarat, ou encore l'Institut Suisse, l'ECAL était partout cette année à Milan. Une très belle année pour son directeur Pierre Keller qui passera prochainement le relais à Alexis Georgacopoulos après plus de 15 ans à la tête de la fameuse école. Un oeil qui ne se trompe jamais quand il s'agît de cueillir les jeunes pousses pour leur faire une place au soleil. Pour Camille Blin, ex étudiant remarqué l'année dernière avec sa lampe Gradient, la satisfaction de dépasser le stade de la confidentialité pour "monter à Satellite" est une petite victoire à laquelle Pierre n'est pas étranger. Avec Emmanuel Mbessé et Arnault Weber s'est formé ACE, trio au look alternatif opérant en petit comité à Lausanne. Tirant parti des ateliers de menuiseries suisses, ils ont auto édité une série de six meubles et objets essentiels en frêne. Massif ou lamellé-collé, des derniers dépassent la massivité de leur typologie plutôt stricte pour se rendre léger, démontables ettransportables. Une série d'une alarmante évidence où la rigueur de la conception fait naître les formes puis les usages : chaise, bureau, lampe... De l'extra ordinaire.

Détails de la Lampe de table et Poutre

Détails de la Table / Collection ACE

Emmanuel Mbessé sur la Chaise d'ACE

20.4.11

THIS WAS MILAN



On met toujours (beaucoup trop) de temps à digérer notre escapade annuelle à Milan. Pour ma part le temps de digestion fut cette année de trois mois en comptant départ, le retour, les papiers à rendre et un déménagement. Alors au lieu de créer une dizaine de post inondés de photos pris à Satellite, Lambrate, Tortona, la Triennale et partout dans la ville je me suis décidé à utiliser l'horrible fonction diaporama de Picasa - celle qui met trois plombes à charger une flopée de photos sur un Macintosh dernier cri. Les plus courageux d'entre vous cliqueront sur le lien RSS. Pour revenir à la fiera et faire court, Milan a cette année brillé par de très beaux paris ergonomiques et fonctionnels chez les grands éditeurs (cf. fauteuils de Konstantin Grcic chez Vitra et Plank), d'époustouflants travaux d'architecture signés des plus grands à l'Université de Milan (à voir dans un prochain post), une seconde édition de Lambrate plus-cutting-edge-tu-meurs, des belges partout de Satellite aux superbes coursives de la pinacothèque de la Brera, du mystique shocking avec l'installation de Gaetano Pesce à la Triennale et des delicieux aperitivo (et babyfoot!) à n'en plus finir. Lire la presse pour les comptes rendu, ouvrir une bouteille en quatre temps pour les compte rendu en images ci-dessous.

31.3.11

GIRL POWER


Maastricht est une ville qui pourrait s'apparenter à Gand en Belgique. Une ville-village à taille humaine, frontalière avec la Belgique qui, partage avec elle ce sens inné de la culture pointue et accessible dont le Bonnefantenmuseum (1995) d'Aldo Rossi est un des symboles. Un tantinet éloigné du centre existe ainsi Marres, centre culturel contemporain qui depuis sa création en 1998 s'est très vite imposé au Pays Bas comme une institution majeure. Nichée dans un ancien hôtel particulier avec un sublime jardin tout juste défraîchi comme il faut, Marres dispose d'une des librairies les plus intéressantes de la ville avec une sélection de livre d'art épuisés introuvables ailleurs + un café nickel pour y déjeuner ou prendre un verre. Passé ces qualités qui font d'un centre d'art un véritable lieu de vie, ma venue au Marres était motivée par Madame Realism, exposition que Monsieur Design se devait naturellement d'aimer... Un pari curatorial mêlant art et design (des objets de Jeanette Laverrière notamment) où le sens du décorum et de la mise en scène d'intérieur remet en place le statut de l'homme-patriarche. Avec un programme exclusivement composé de travaux réalisés par des artistes femmes, Madame Realism pose un regard contemporain sur la notion de domesticité et des affects que cette dernière peut provoquer.

Concentré sur les tâches domestiques, le discours de l'exposition ouvre cependant le regard vers l'extérieur, défiant les barrages imposés par la "mélancolie" du statut de femme au foyer. Les parallèles établis entre les tradi jobs de la femme du XIXe aux fifties (couture, ménage etc...) et son heureuse ascension vers le statut de working girl (et des inquiétudes qui en découle) sont exprimés de façon tantôt très duchampienne, memphisienne et néo-conceptuelle. Cette succession d'adjectifs tous plus chics les uns que les autres pourrait en faire reculer plus d'un(e). Il n'en est rien et l'essai d'Avigal Moss (à lire ici) au sujet de cet événement pluridisciplinaire plutôt complexe est d'une rare clarté. Merci Madame!


Jardin / Vue de l'installation de Bonnie Camplin

Sculpture d'Eva Berendes

Installation vidéo Sculptor (2010-11) par Ruth Buchanan

Intérieur du café. La banquette, commande spéciale, court sans interruption le long des murs bardés de miroirs.
/ Miroir Before After (2011) de Pernille Kapper Williams

Installation composée de machines à écrire, tissus, mobilier et miroirs + oeuvre murale en noir et blanc (2009). Le tout par Lili Reynaud-Dewar.

Dessin (2007) de Bonnie Camplin.

5.2.11

SEMIOSES

Folding Screen (Yellow), 2003

En sus des questions qu'il émet autour de la notion d'identité sexuelle et sociale, teintées de références toujours bien sentie envers le minimalisme américain, il est toujours plus ou moins question de design dans l'oeuvre du plasticien yankee Tom Burr. Sa première exposition institutionnelle en France à l'excellent FRAC Champagne-Ardenne mené par Florence Derieux ne déroge pas à ses slick déconstructions volontaires et millimétrées des espaces physiques appartenant à la conscience collective ou personnelle. On démarre d'ailleurs avec une longue rampe dont le trou à l'extrémité est une référence à une performance de Vito Acconci circa 1972 à la galerie Sonnabend de New York où ce dernier se masturbait tout en écoutant passer les visiteurs huit heures par jour... De livres posés ici et là sur cette rampe à d'autres oeuvres où des plaques sont envelopés de lourds draps noir ou tissus de T-shirt déchirés à la Helmut Lang, on monte à l'étage de l'exposition pour découvrir - surprise - un ensemble de collage de barbes découpés collés sur des planches de bois dont les veines suggèrent les contours de possibles visages... Entre des passables "jupes de mur" (bouts de tissus qui parsèment les murs du lieu), on termine lavisite avec Susan blushing. Une installation mêlant chaises et tissus rougeâtre mettant en lumière l'écarlate passion à venir entre l'intellectuelle Susan Sontag et la photographe Annie Leibovitz grâce à un exemplaire d'un vieux Vanity Fair où la première devant l'objectif s'était laissé photographiée par la seconde.

Plus que des références d'un microcosme avant-garde gay, l'universalité de l'oeuvre de Tom Burr fait que le grand public peut facilement s'approprier ses pièces. D'une élégance fétichiste, stricte et savamment aléatoire dans la mise en place des éléments plastiques les uns par rapport aux autres, l'artiste américain est clair dans son intention quand on l'interroge : "Je designe l'espace pour y déposer la confluence de mes émotions". Ses Folding screen, 12 steps to Hell et Four Sides to Myself mettaient déjà explicitement en scène l'objet mobilier (un paravent, une chaise...) comme la clef de toutes les narrations implicites autour des thèmes identitaires chers à l'artiste. Avec son piédestal et ses trois chaises anonymes peintes en rouge, sa dernière installation pour le FRAC Champagne-Ardenne utilise le meuble comme support à la nostalgie et l'émotion - d'où la couleur rouge. Et de Tom de le confirmer : "Je suis toujours à la recherche d'une harmonie entre la chance, le hasard et le design".


Vue de l'exposition au FRAC Champagne-Ardenne / Bitch, Immediatly After Vinyl, 2004 - référence au film Vinyl d'Andy Warhol ainsi qu'à Orange Mécanique.

Susan Blushing, 2010

31.1.11

SOFT SHOCK

Blok

L'un demande : "D.lab, tu connais?" L'autre rétorque : "Attends, ça me dit quelque chose..." Silence. Pas encore distribué en France et passé quasiment inaperçu alors qu'il expose depuis trois ans à Paris lors des salons Maison & Objet, ce centre de recherche singapourien (Design Incubation Centre) édite depuis 2008 les créations d'une douzaine de designers et céramistes asiatiques. Après un passage remarqué au salon Satellite milanais l'année dernière, leur quatrième collection voit enfin le jour avec des pièces autrefois tirées en série limité (à cause des capacités limitées de productions du studio) qui sont désormais inclues dans la collection produite en série. Une collection forte et homogène, faisant la part belleàa des matériaux tantôt bruts ou sophistiqués (cuivre, aluminium, érable, Corian). Des matériaux traité avec une étonnante simplicité. Qu'ils s'appellent Mario, Shh, Explorers ou encore Peculiar Attachments, les services de tables, miroirs, lampes et boites de D.lab ont en commun de contours doux à l'oeil et au toucher en plus d'avoir leur propre identité, tel de petites figurines qui pourraient tout droit sortir d'un ouvrage traitant du kawaï en design.

Le directeur de D.lab Patrick Chai est formel : "Chez D.lab on se pose la question de ce que veulent être les formes". Des rêves accomplis grâce à la mise en place d'un niveau élevé de technicité où les plus geek des techniques de production accouchent toujours de quelques notes de poésie. Ainsi, le vase Botanika dévoile ses formes féminines et spiralées grâce au découpage du nylon par un laser. Toujours aussi mignon et graphique, le studio excelle dans les luminaires avec des lampes aux formes d'une fabuleuse simplicité détournée où la diffusion de la lumière se fait volontairement tempérée et indirecte. D'un chic certain et vaporeux, D.lab propose un design qui se fout des tendances pour capter nos sens. Likez svp.


Détails. Vase en cuivre Towers / Lampe Mario (grand modèle)


Monoplates, des plats en Corian.

Soft Block / Everyday, verre et carafe

21.1.11

NEW YEAR, NEW CARDS


Vue du Hall 5A


On avait arrêté de croire aux miracles au sujet de Maison & Objet depuis quelques éditions. L'édition post estivale de Septembre , quoi que toujours pauvre en nouveautés, ayant habilement tenté de sauver les meubles en misant tout sur le outdoor... Fort heureusement, il en est fini de ce gâteux sommeil, Maison & Objet 2011 nous a plutôt gâté sur Now! Design à vivre avec notamment des nouveautés inattendues (oui oui) chez Ligne Roset et Cinna, dont les stands se volaient chacun à leur tour la vedette en face des italiens de Skitsch. Chez le premier, le canapé est le meuble matrice des nouveautés : le fabuleux Ruché d'Inga Sempé (label VIA 2011) existe désormais en lit, Ploum des frères Bouroullec estune version scandaleusement confortable de leur canapé Quilt édité par Established & Sons, et Résille de Philippe Nigro est un fauteuil à double dossier de fer. Une assise avec laquelle le designer poursuit avec Roset sa réflexion sur l'asymétrie inaugurée avec le canapé Confluence.

Armoire de toilette Kali du duo Doshi Levien, Authentics

Batterie de cuisine de Naoto Fukasawa, Alessi / Tapis Roots de Matali Crasset, Nodus / Seau à champagne en forme de bac à peinture, Maison Martin Margiela / Stand R3ilab

Prototype du fauteuil Grillage (2008) , François Azambourg

Le design français était donc en forme à Villepinte, de Matali Crasset avec son très Burtonien tapis Roots pour Nodus jusqu'à Stéphane Parmentier (designer venu à la décoration par la mode) via l'excellente galerie suisse Ormond Editions qui présentait ses tables en pierre de lave de la région de Volvic. Au détour du traditionnel café Intramuros et de l'exposition consacrée aux deux frères bretons, les savants travaux autour du carbone des jeunes designers de l'ENSCI étaient exposés. Impressionnant, le ventilateur B-low de Théodore Faure permet avec sa seule aile de brasser l'air. Enfin, il fallait s'aventurer du côté du hall Scènes d'Intérieur où les manufactures françaises démontraient une fois de plus leur intérêt à investir dans la création contemporaine, tel Bernardaud qui poursuit sa collaboration avec les frères Campana autour d'assiettes figurant en plein façon patchwork les photos des meubles icones de ces derniers. Finissons enfin ce best of express avec la maison Puiforcat qui réédite (enfin) d'anciens services Art Déco de Jean Puiforcat... Et la shopping list du printemps est lancée!


Enceinte analogique de Pierre Bayol (ENSCI) / Ventilateur B-low de Théodore Faure (ENSCI) /
Vue de l'exposition Hidden Carbon /Gobelet Kali des Doshi Levien, Authentics

Distributeur de savon liquide Kali des Doshi Levien, Authentics / Table Lava de Stéphane Parmentier, Ormond Editions

Vue de l'entrée de Haute Tension par Elizabeth Leriche, étape 2 du parcours des tendances 2011/2012.

20.1.11

EFFECTIVE IN SPOTLIGHT


A l'ECAL, même les allumettes ont force d'être source de lumière à elles seules...

L'année commence bien, très bien même pour le design à Paris avec la remise des labels VIAet la présentation chez Kreo des récents travaux des plus in de l'ECAL. Dans cette dernière galerie, Clémence et Didier Krzentowski démarrent l'année avec un presque best of de la fameuse école suisse en alignant le meilleur des derniers mois (Mold Lamp de Michel Charlot, Gradient Lamp de Camille Blin...) et la plus fraîche des cames dont : un superbe écran de table lumineux en aluminium (Screens) de Tomas Kral, une pompe à lumière (Up and Down) de Nicolas Lemoigne, de surprenantes antennes (Antenna Lights) d'Adrien Rovero et surtout une lampe très "italienne" (Scoop) d'Alexis Georgacopoulos. Jeune et agressive, la sélection demeure toutefois très sûre étant donné l'inégalable passion de Didier pour les luminaires depuis sa vieille addiction pour ceux de Gino Sarfatti.

Sur les chapeaux de roues, les prix décernés la semaine dernière au Viaduc des Arts démontraient une fois de plus la vitalité des designers et industriels français. Acteurs attendus, notamment chez les petits devenus très vites grands (Moustache, Petite Friture...), ou non (Sokoa, Leaf Supply...), ils étaient tous là, couronnés de ce mélange d'exigence, d'ouverture d'esprit et durabilité caractérisée par l'association dirigée par Gérard Laizé. On espère donc fort que des modèles comme "le fauteuil d'exécutif qui manquait au design" (dixit Gérard) aka K01 de Jean- Louis Iratzoki inonde rapidement les bureaux avec son allure racée à la Wilmotte et que Leaf Bed, la solution de couchage express pour sans abris par le studio NOCC trouve bientôt preneur chez les directions départementales de la cohésion sociale...

Il n'y pas que la taille qui compte, quoi que... Slim&Strong, Delphine Frey / K01, Jean- Louis Iratzoki

Un écran, deux typologies. Screens, Tomas Kal / Marble lamp, Camille Blin.

Surprise de la sélection VIA : l'horloge radar Coulheur de Bettina Dadon et Franck Murac