A G. : Wonderland (2006), Hippolyte Hentgen /Joseph Pelling, gagnant du prix Partouche 2010
L'Automne va déjà très (trop) vite. Le blog dort donc un peu pour cause de course contre la montre... L'occasion pour une escale au Havre. Pourquoi le Havre? Parce qu'Arts Le Havre : biennale d'art contemporain! Au bout de quelques heures bloqué sur le périph parisien, la deuxième cité portuaire de France se mérite. Malgré sa réputation de métropole aux allures staliniennes (>>> Grand Paris anymore?) où le taux de chômage est deux fois plus élevé qu'ailleurs, son charme austère est resté intact, lui conférant une étrange douceur de vivre avec ses espaces maritimes préservés du côté des plages de galets. Sous la houlette du très fier et décontracté Jean-Marc Thévenet (ex du festival de la bande dessinée d'Angoulême), le troisième parcours organisé pour cette biennale ne chôme pas! De Wim Delvoye à Ruppert & Mulot, une floppée d'artistes ont été invités. Un parcours qui mise sur la qualité de son jus en l'élévation (enfin méritée) de la bande dessinée en art majeur incontournable.
Ext. G : Post-Its (2007), Florent Ruppert et Jérôme Mulot / Prière de l'Isha (2008), Achraf Touloub
Banana Blues (2008), Wessel de Jong / Ursonate (2003), Lisa Paclet
Des 147 cabines de plages de Saint-Adresse aux vitrines du magasin Eurodif en passant par l'incontournable Pasino (partenaire de l'évènement), le Havre voit grand. Pas étonnant que la ville offre à l'évènement son emblématique Musée maritime et portuaire pour l'exposition des oeuvres mini/maxi des 22 artistes qui donnent actuellement le ton en la matière. Pour couronner le tout, le jury attribuait samedi dernier son prix du meilleur court-métrage "expérimental". Avec Ursonate, de l'italo-canadienne Lisa Paclet qui rendait àsa façon écho aux chants de dadas zurichois dans les années 20, le jeune hollandais Wessel de Jong était mon favori. "Entièrement réalisé en utilisant Adobe Flash pour voir ce que ça pourrait faire (!)" selon l'intéressé, Banana Blues est un petit bijou de bricolage je-m'en-foutiste coloré et absurde. Moins naïf et beaucoup plus fin, c'est l'anglais Joseph Pelling qui remporta la mise avec Outside the box, fablette efficace qui tient son titre de la fameuse expression anglophone. Une expression très (trop) souvent utilisée à toutes les sauces : "Mes professeurs me disaient toujours cette phrase sans que je sache vraiment ce que cela voulait dire. Cela m'irritait beaucoup jusqu'à ce queje me suis rendu compte qu'en demandait à droite à gauchepersonne n'avait vraiment connaissance de sa réelle signification!" Une oeuvre so british à voir ici. Petite fraîcheur comme d'autres dans ce programme jeune et audacieux qui balaye en coup d'oeil les fantômes des docks abandonnés du Havre... Comme d'habitude (et une fois n'est pas coutume), c'est très souvent dans les villes au ciel grisâtre que l'on trouve la meilleur came. Next stop? Belgium!
A l'intérieur de la maison : Otto, court-métrage de Guillaume Pinard au Portique, espace d'art contemporain.
Insert (2001), Frank Scurti
Oeuvres in situ sur les cabines de plage, Virginie Barré / Vue de la ville d'Auguste Perret depuis le front de mer