3.9.10

PIECES OF ARCHITECTURE


Vue du pavillon nordique...

Bon, ça c'est fait! Cette année la rentrée a débutée en Août... La 12e Biennale d'Architecture de Venise venant s'imposer à la fin du mois comme l'évènement européen incontournable. Invité par Audi pour les Urban Future Awards à la Scuola Grande della Misercordia, j'en ai profité pour effectuer un tour express au jour d'ouverture de la Biennale d'Architecture, curatée cette année par Kazuyo Sejima, la grande dame de l'architecture nippone (> à lire ce mois-ci dans Domus une interview par Stefano Casciani). La Biennale court jusqu'au 21 novembre donc pas de panique pour les retardataires. Du conceptuel au documentaire, de l'installation type art contemporain aux à la maquette pure, l'évènement entend décloisonner et surprendre, distillant toutes sortes d'énergies qu'il serait difficile de qualifier sur papier tant le parcours est éclectique, sans doute très sensible et féminin si l'on s'en tient à ce que c'est ici la première fois qu'une femme dirige la Biennale.

Aux entrepôts de l'Arsenale, les idées les plus barrées (des cabanes en bois brut du stand du Royaume de Bahreïn...) côtoient le mystique (The Forty Part Motet, Janet Cardiff & George Bures Miller), l'atmosphérique (la brume artificielle des allemands Transsolar & Testuo Kondo Architects, l'installation aquatique d'Olafur Eliasson...), voire l'invisible... Évident Lion d'or du meilleur projet, l'extraordinaire mirage architectural proposé par Junya Ishigami vaut à lui seul le déplacement (voir ci-dessous). Hans Ulrich Obrist, la star mondiale des critiques d'art, dispose même de son propre stand proposant des interview d'architectes. Côté jardins, les plus beaux pavillons nationaux alignés poliment proposent un ensemble d'expositions assez inégales où les plus excentriques tout comme les petites timides sortent évidemment du lot. C'est le cas de l'Angleterre avec sa Villa Frankenstein mise soustension par les croquis retrouvés de John Ruskin, du Canada avec sa proposition d'ordre végétale va-t-on dire (voir ci-dessous) et d'Israël qui donnait à collectionner des photographies en noir et blanc de maisons et intérieurs kibboutz des années cinquante. Du côté des petits choses qui font grand effet, il faut souligner la précision du pavillon Japonais qui a reconstitué dans son stand des bribes de maisons et appartements nippons en miniature et le pavillon Australien dont beaucoup de visiteurs en on fait leur coup de coeur. D'entrée de jeu happé par des néons oranges qui définissaient la structure intérieur du pavillon, vous étiez plongé dans le noir dans une galaxie parallèle façon Tron où des écrans projetaient en 3D une métaphore filée autour du rapport entre multiplication d'échelles architecturales et terrains naturels vallonneux. Dur fut le retour à la réalité sur le vaporetto...

Architecten de Vylder Vinck Taillieu

Blue Print, des Do ho Suh + Suh Architects de Séoul / Intérieur du pavillon belge / Installation d'un projet à Zurich de Caruso St John Architects

Intérieur du Pavillon allemand / Sortie du pavillon australien


4 studios
incontournables

NOTORIOUS B.I.G.
- Bjarke Ingels Group : Sélectionné pour l'Audi Urban Future Award et présent au pavillon danois, ce studio basé à Copenhague approche l'architecture de façon non conventionnelle et teinté d'humour de Chine au Kazakhstan, où ils comptent implanter un bureau (!). Après la Corée, leur exposition Yes is More est d'actualité à Bordeaux.

ZARDOZ 2.0.
- AMID cero9 : Entre fakes de tableaux XVIIIe, le couple madrilènes Cristina Diaz Moreno et Efren Garcia Grinda donnent donnaient à voir dans leur espace du Palazzo della Esposizioni une maquette entièrement pailletée en rose, celle de Cherry tree blossom, structure itinérante aux airs de boule de gruyère. Une arche de Noé du siècle prochain.

BLINDED LIGHTS
- Jürgen Mayer H. : le studio berlinois gagnant au concours Audi a proposé une nouvelle vision de l'architecture de la ville basée sur le remplacement de l'énergie artificielle par l'énergie humaine. Imaginez une seconde la rue de Rivoli éclairée seulement par les fenêtres des galeries du Louvre et les automobiles, sans ses réverbères et néons de boutiques pour touriste. Vous y êtes!

CARIBOU SOUS EXTAS
- Philip Beesley : Entre la rigueur des pavillons français et allemands, le Canada faisait figure de compagnon offbeat avec son copain anglais. A l'intérieur, une forêt tropicale faite de squelettes végétaux en plastique aux attitudes... humaines. Une architecture "communicante" qui vous invitait à la tâter pour qu'elle vous réponde... Des expériences inédites que l'architecte de Toronto explore depuis bientôt 14 ans.


Architecture is air : study for Château La Coste, Junya Ishigami + Associates

... le pavillon belge!

Anton Garcia-Abril & Ensemble Studio