31.5.09

DEHORS

Achille sur sa "lune", son bien nommé fauteuil Allunaggio

Chic. On y est presque... l'été. On prend son plaid APC pour piqueniquer, Tod's au placard pour les hommes, souris Jacobs soigneusement rangées pour les femmes. Encore faut-il avoir la bonne assise, et là comme chaque année c'est le dilemme. En ville où à la campagne, une seule solution : ressortez vos classiques. Thinking Man's chair, Diamond ou Celestina par Marco Zanuso, le métal fait son show dans le jardin. Mais pourquoi pas cette année miser sur une belle endormie du design outdoor? Le fauteuil Allunaggio par exemple, crée par les malicieux frères Castiglioni en 1965. Une forme simple et indémodable : soit une simple assise en aluminum et trois fines jambes. Présent dans de nombreux musées, la bête est toujours éditée par Zanotta. Il serait dommage de ne pas en profiter. A l'air, les pieds nus en l'air.

Photos : William Eggleston / Juergen Teller

Great. Almost... summer. Take your APC blanket on a pic-nic, put your Tod's back in the cupboard and ladies stack away your Marc Jacobs flat. But you still need a good chair, and every year its a real problem. In town or in the country, only one solution : take out your classics like Thinking's man chair, Diamond or the Celestina by Marco Zanuso, as metal is the star of the garden scene. But why not revive one of the outdoor design numbers? The Allunaggio chair for example, created by the clever Castiglioni brothers in 1965. Simply shaped and forever fashionable : an aluminium seat and three fine legs. It is to be found in numerous museums and remains to this day edited by Zanotta. It would be a shame not to enjoy a good outdoor chair... on grass or pavement, so kick off you shoes!

26.5.09

TAKE 4

Top left to bottom right : Flat Eaves (2008), Rebecca Catterall; Parain, Florence Doléac, Vase by Martin Schlotz; Vase made for Cappellini (1998), Ronan & Erwan Bouroullec. Estimated prices from 400 to 1200 €, part of today's auction hosted by Camard & Associés.

24.5.09

BAD?


Des intérieurs qui se ressemblent tous, du couple infernal Prouvé+Perriand (et là je te rejoins complétement...) à DSW+Lounge Chair en passant par un style gentillement industriel et fifties qui fait recette dans la plupart des bistronomiques. A l'heure de cette globalisation design, le Centre Culturel Suedois a le bon goût de proposer une exposition* sur l'identité du design suédois, du peintre Carl Larson à Front en passant par la collection Ikea PS. Plus baroque, plus coloré que ses homologues finlandais ou islandais, les designers suédois ont toujours eu la côte. Un certain style proche de l'artisanat suédois, ne cédant pas au sirènes du simple fonctionnalisme, misant sur la couleur et le choc des matières, en toute subtilité. Un style décalé vu de notre hexagone. Hormis le plaisir de déambuler dans l'hôtel particulier rue de Payenne, si il y avait une raison pour aller voir cette expo ce serais les deux murs de post-it présents dans les salles. Les visiteurs ont été invité à répondre à la question" Qu'est ce que le mauvais goût?" en écrivant sur ces papier fluos leur réponse. Entre "C'est moi", "Carla" ou "les Converse en talons aiguilles", on trouve "Karl Lagerfeld".


Paradoxalement, il apparaît que Lagerfeld a toujours eu le bon goût d'avoir le mauvais goût, autrement dit il reste un des rares personnages médiatique à maîtriser le too much. Ses premiers amours pour Memphis alors que tout le monde détestait ça ne peuvent qu'être salués aujourd'hui, même si maintenant il préfère s'adonner au tout B&W chez lui ou dans sa librarie. Dans une commune mesure, Didier Krzentwoski a tellement accumulé (de luminaires surtout) que son appartement croule de pièces exceptionnelles, minitueusement choisies. La récente restrospective des oeuvres (à la Galerie des Galeries) qu'il propose ou a proposé chez Kreo a démontré que l'éclectisme, quand il est maîtrisé, fait la règle. Mixer la rigueur d'une pièce de Skezely avec la rondeur pétillante d'un tabouret de Pierre Paulin signe un oeil exceptionnel. Avoir le chic du mélange, se faire plaisir en mélangeant les époques, voilà le bon goût. Quand à savoir si le cheval des filles du collectif Front restera dans les annales des horreurs du design... le CCS a déjà fait son choix. A vous de voir.

* Jusqu'au 26 Juillet

15.5.09

NEW CRAFT

Tout sourire, Jaime et son pote de la manufacture.

Dernière poule aux oeufs d'or chez Ceccotti, après Duchaufour-Lawrance et ses multiples récompenses, Jaime Hayon s'assagit pour les besoins de la marque. Le punk espagnol du design laisse (un peu) tomber formes extravagantes et (totalement) les couleurs criardes pour un retour à la simplicité avec les meilleurs ouvriers italiens. Pas moins de 22 pièces de bois sont nécessaires pour réaliser ce fauteuil. La qualité du bois utilisée est telle qu'on dirait de la soie au toucher. Rencontre d'un design nouveau, empruntant tant au repertoire de la marque qu'à l'Art Nouveau, avec l'utilisation de techniques artisanales , la Ceccotti chair a tout pour devenir un best-seller. Disponible pour l'instant dans une teinte anthracite foncée, il ne reste plus qu'à espére une version au naturel... L'année prochaine?


Du squelette de la Ceccotti au produit fini, recouvert d'une teinte anthracite (!). En bas à droit, détail des montants et traverses.

Ceccotti has yet another hen that lays golden eggs. The last one was the multiple prize winner Duchaufour-Lawrance. Now fitting in with the label is a modified Jaime Hayon. The punk Spanish designer (slightly) abandons his use of extravagant shapes and (totally) abandons bright colors for a streamlined and more classic approach using the best italian craftsmen. No less than 22 wooden pieces are necessary in order to manufacture a chair. The silk touch of the wood illustrates the highest quality used. The Ceccotti chair is set to become a best-seller as its new design and Art & Crafts influence is in accordance with Ceccotti's tradition and craftsmanship. Currently available in a dark grey shade, lets hope for a natural tone version of the product....next year perhaps?

11.5.09

VISIONNAIRE

courtesy Galerie Plaisance (6 rue Bonaparte, Paris 6e)

Doux rebelle des années 30 à 50, Félix Aublet manie la lumière avec art . Son enfance dorée entre Tunis et Neuilly ne semble avoir laissé que peu d'influence dans son oeuvre si ce n'est d'avoir la chance de pouvoir exercer son art dans un milieu propice. Tour à tout peintre puis designer (il expose à partir de 1925 au Salon des Artistes Français) et architecte, il rencontre Robert Delaunay au début des années 30 avec qui il fonde "Art et Lumière". Ensemble, dans la lignée des interrogations de l'UAM, il se questionnent sur la lumière et le mobilier. Aublet répond avec une modernité qui lui est propre, utilisant le chrome puis l'acier dans la lignée de la maison Thonet.

Fabriquée par la société Duco au 67 Bd Haussman, puis rééditée en laiton nickelé par le bébé de Putman Ecart; avec sa boule pivotant sur une platine, taquinant l'ombre et la lumière avec malice, cette lampe ne peut laisser indifférente... Si ce n'est son prix*.


Pavillon de l'air © Fonds Aublet
Slightly rebellious in the 1930s to 50s, Felix Aublet manipulates light with art. His golden childhood nestled in Tunisia and Neuilly did not really influence his work only the apparent facility he gained by working in such an environment. First an artist then a designer (his exhibition in 1925 at the French Artist's Exhibition) he then turned architect and met Robert Delaunay in the early 1930s with whom he established "Art and Light". Together they worked in accordance with the UAM questioning the principles of light and furniture. Aublet responded characteristically with his typical modern outlook choosing to use iron? (chrome) then steel, developed following the Thonet principles.

Manufactured by Duco company at 67 Bd Haussman, then re-edited by the Putman'e Ecart; it had a turning ball on socket which captured the light and shade in a clever way, the lamp certainly makes an impression...as it's price-tag.

* Disponible à la galerie Plaisance (Rue Bonaparte, Paris 6e)

6.5.09

TOUT PUBLIC

La performance Foule accord - Crow chord de Goran Vejvoda était des plus énigmatiques...

Dernières semaines de la Force de l'Art 02 au Grand Palais. Pour y avoir été deux fois, au vernissage et la semaine suivante, je me suis posé beaucoup de questions. Certes, la manifestation est maintefois plus réussie que l'année passée, où la confusion régnait entre le choix des nombreux curators, mais le doute persiste. Wang Du n'y est pour rien avec son International Kebab qui offrait de gros couteaux à découper du papier, ni Didier Marcel ou encore Fabien Giraud et Raphaël Siboni, tous deux dans un minimalisme jouissif.

Le succès de cette triennale tient sans doute dans ce savant mélange entre intéractivité des oeuvres, choix pertinent des artistes, dialoguant entre eux, et une certaine facilité de compréhension pour le public... même si la thématique d'ensemble est plutôt dark : l'enfermement, la destruction, avec un soupçon de géopolitique assez réussi (voir Faycal Bagrhiche et Alain Bublex). Vous avez jusqu'au 1er juin pour faire votre opinion. Et puis pour les fan de l'ovni Orlan, vous pourrez toujours vous prosterner au Musée Grévin admirer son prototype lumineux...


Vue d'International Kebab (Wang Du), la Géologie blanche de Philippe Rahm structure l'espace / Avec ses ouvrages obsolètes réunies et son tableau noir de geek, l'oeuvre de Julien Prévieux est l'une de plus réussies de la Triennale.


A l'entrée de la ville imaginaire d'Alain Bublex / Stéphane Calais, a fond dans la défonce...

These are the last weeks left to see La Force de l'Art 02 at the Grand Palais. Having gone twice, once to the opening and then the following week, I asked myself a few questions. Okay, the exhibition is alot better than last years which was a confusing choice of some gallery curators, however I do question. Wang Du is innocent with his huge International Kebab of paper to be cut with knives, as is Didier Marcel and even Fabien Giraud and Raphaël Siboni making minimalism playful.

The success of this second edition is somewhat attributed to a clever mixture of art interactivity, the impertinent choice of artists who seem to communicate and a easy comprehension for the public...even if the thread-line seemed quite sombre and dark : enclosure, destruction, and a touch of geopolitical (see Faycal Bagrhiche and Alain Bublex) which was quite well done. You have until the 1st June to form your own opinion. There is also the UFO french artist Orlan their for her admirers, unless you prefer a reverence before her spot-lit copy at the Grévin museum.


Destruction encore, mais maitrisé à la tronçonneuse par Grout/Mazéas / Etrange pieuvre plastique en suspend dans les air, l'installation d'Anita Molinero est des plus surprenantes.

Plus explicite que la grosse boule sexy, les photographies de Butz&Fouque nous questionnent sur le statut de la femme aujourd'hui / Après s'être amusés au couteau chez Wang Du, les petits font connaissance avec le bonhomme de neige du Gentil Garçon