Visite ce matin du Pavillon des Arts et du Design avant son ouverture le 1er avril. Cette année, les exposants ont mis le paquet. Comme d'habitude : principalement du mobilier des années 50 à 80, pas mal de contemporains et quelques galeries de bijoux et d'arts premiers... un peu perdues il faut le dire. En somme, de belles, très belles pièces présentées à partir de mercredi vous attendent. Le niveau général est en nette hausse par rapport à l'année dernière, tant au niveau du fond que de la forme. Du fond, parlons en.
Les plus belles pièces sont assurément italiennes, américaines et scandinaves. La très charmante Rossella Colombari expose un superbe cabinet de Paul Evans (très présent d'ailleurs sur le salon) et des sublimes créations d'Eco Parisi. Outre son éblouissante scénographie, Patissier chez HP Le Studio présente des choses extrêmement rares issues des expérimentations des designers italiens pendant l'après guerre : comme le lampadaire Sasso de Luigi Caccia Dominioni, simple et raffiné. "Vous le verrez une fois dans votre vie" m'assure-t-il. Toujours italien, les lampes de tables Gino Sarfati chez Pegaso m'ont tapé dans l'oeil. Dansk Mobelkunst a également tout bon, de même que Modernity, galerie suédoise nouvelle sur le salon, qui affiche des prix très corrects.
Niveau scéno, Jacques Lacoste arrive (pour ma part) incontestablement en tête. Le raffinement de son stand n'a d'égal que la petite boite d'Alexandre Noll qu'il expose. En parlant de boites, ne manquez pas celles d'Andrée Putman chez En Attendants les Barbares. Les stands eux, font tout pour ne pas avoir l'air tristes. Ces différents décors, certains gentiment surprenants comme Downtown à l'entrée avec ses sculptures musicales de Takis, se distinguent tous. Certains optimisent l'espace avec brio (Guillaume de Casson), d'autres misent sur une pièce phare créant à elle seul l'événement. C'est le cas de Chahan Minassian avec son supeeeeeerbe mur de Peter Lane qui a reçu le "Prix du stand". Au milieu les allées, impossible de manquer la sculpture de Maarten Baas pour Ruinart (je sais, je radote). Au final, la comparaison fait un peu mal pour les galeries de bijoux, étonnements tristes, exceptée celle d'Antoine Camus.
Dans l'air du temps, le designart est partout. Zaha Hadid tranche le mur de Trigano avec ses étagères, la Carpenters Workshop nous refait le coup de Sebastian Brajkovic avec en prime un très intéressant travail du belge Xavier Lust sur le miroir (Blob IV) et une proposition meublante de l'artiste rebelle-soft Marc Quin. La question ayant fait la pluie et le beau temps aujourd'hui concernait la table basse Nénuphar de Jeannette Laverrière pour Perimeter, à deux doigts (enfin, trois...) d'être refusée (ce qui fût le cas de beaucoup de Sonia Delaunay). À force d'accepter les rééditions, on va faire venir Vitra et Cassina...