27.6.10

PEARL EN SON ROYAUME

A l'issue du déjeuner, Pearl Lam pose à côté de Lian Tian-Bing

Pearl Lam n'est pas très grande. Mais peu importe. Sa collection est elle gigantesque. Pearl Lam porte des leggings résille avec des chaussures à plateau de liège et sangles transparentes venues tout droit du Sexodrome. Peu importe. Sa robe, c'est Nicolas Ghesquière qui l'a dessinée. Savante, hystérique, hyper moderne et d'un mauvais goût assumé, Pearl Lam mêle les Contrasts avec brio à l'image du contenu de sa galerie du même nom. Sans elle, le marché de l'art contemporain chinois n'existerait même pas. Une figure majeure, une quasi icône, qui pose depuis huit ans un regard franchement visionnaire sur la création européenne et asiatique. Shao Fan, Todd Bracher, Li Qiang, Jaime Hayon, Zhang Hao, Jurgen Bey... depuis huit ans Contrasts a établi des liens forts entre art et design, occidental et oriental, à l'avance les du croisement actuel des disciplines art et design. Soit du mobilier vendu en édition limitée, des peintures figuratives ou abstraites et des installations complètement barrées crées par des artistes aux cotes soutenues par de précieux collectionneurs. Alors quand cette influente fille de milliardaire invite quelques journalistes triés sur le volet à déjeuner dans l'atelier d'un de ses artistes chouchous, on ne peut refuser. L'artiste en l'occurrence est Li Tian-Bing. Il exposera à la rentrée (du 5 septembre au 9 octobre) pour la première fois en Chine grâce à Pearl Lam. Une opportunité en or pour ce chinois qui jusque là était exclusivement présent dans des galeries européennes et surtout françaises (Galerie Albert Benamou) depuis qu'il fut diplômé de l'Ecole Nationale des Beaux Arts. A Gennevilliers en région parisienne, il vit avec sa femme, elle aussi artiste Elle s'inspire de petits gadgets chinois et utilise des perles de couleur pour créer de surprenantes sculptures (voir ci-dessous). Lui tisse des liens entre l'ancien et le moderne, le capitalisme et le communisme, entre la violence d'un bombardement et l'innocence du monde de l'enfance.

A gauche : des oeuvres sa la femme de Li Tian-Bing. A droite : Dans la caverne (Inside the Grotto), 2010. L'oeuvre sera exposée à la rentrée.

Dans son atelier, à droite : Autoportrait vert dans l'atelier, 2010


C'est ce que l'exposition Childhood Fantasy présentera : des toiles proches de la photographie qui font état de son regard d'expatrié sur une Chine qu'il a laissé enfant et qu'il retrouve aujourd'hui métamorphosée, bordel urbain et villages en friche. Une exposition en contrepoids de la précédente, Maximalism in Contrasts (ci-dessous) qui exposait installations monolithiques en papier de soie, peintures à l'encre de Coca-Cola, déchets et vanités dans un esprit minimal. De quoi s'occuper à Shanghai du côté du Bund, un quartier où les galeries valent le coup d'oeil. Un chic contrepied à l'ambiance arty qui règne dans les jeunes galeries, ateliers et autres lofts du M50 au nord de la ville sur la Moganshan Lu.






Lujiazui, vus du Bund.