30.3.09

PAD AU PAS

Visite ce matin du Pavillon des Arts et du Design avant son ouverture le 1er avril. Cette année, les exposants ont mis le paquet. Comme d'habitude : principalement du mobilier des années 50 à 80, pas mal de contemporains et quelques galeries de bijoux et d'arts premiers... un peu perdues il faut le dire. En somme, de belles, très belles pièces présentées à partir de mercredi vous attendent. Le niveau général est en nette hausse par rapport à l'année dernière, tant au niveau du fond que de la forme. Du fond, parlons en.

Les plus belles pièces sont assurément italiennes, américaines et scandinaves. La très charmante Rossella Colombari expose un superbe cabinet de Paul Evans (très présent d'ailleurs sur le salon) et des sublimes créations d'Eco Parisi. Outre son éblouissante scénographie, Patissier chez HP Le Studio présente des choses extrêmement rares issues des expérimentations des designers italiens pendant l'après guerre : comme le lampadaire Sasso de Luigi Caccia Dominioni, simple et raffiné. "Vous le verrez une fois dans votre vie" m'assure-t-il. Toujours italien, les lampes de tables Gino Sarfati chez Pegaso m'ont tapé dans l'oeil. Dansk Mobelkunst a également tout bon, de même que Modernity, galerie suédoise nouvelle sur le salon, qui affiche des prix très corrects.

Niveau scéno, Jacques Lacoste arrive (pour ma part) incontestablement en tête. Le raffinement de son stand n'a d'égal que la petite boite d'Alexandre Noll qu'il expose. En parlant de boites, ne manquez pas celles d'Andrée Putman chez En Attendants les Barbares. Les stands eux, font tout pour ne pas avoir l'air tristes. Ces différents décors, certains gentiment surprenants comme Downtown à l'entrée avec ses sculptures musicales de Takis, se distinguent tous. Certains optimisent l'espace avec brio (Guillaume de Casson), d'autres misent sur une pièce phare créant à elle seul l'événement. C'est le cas de Chahan Minassian avec son supeeeeeerbe mur de Peter Lane qui a reçu le "Prix du stand". Au milieu les allées, impossible de manquer la sculpture de Maarten Baas pour Ruinart (je sais, je radote). Au final, la comparaison fait un peu mal pour les galeries de bijoux, étonnements tristes, exceptée celle d'Antoine Camus.

Dans l'air du temps, le designart est partout. Zaha Hadid tranche le mur de Trigano avec ses étagères, la Carpenters Workshop nous refait le coup de Sebastian Brajkovic avec en prime un très intéressant travail du belge Xavier Lust sur le miroir (Blob IV) et une proposition meublante de l'artiste rebelle-soft Marc Quin. La question ayant fait la pluie et le beau temps aujourd'hui concernait la table basse Nénuphar de Jeannette Laverrière pour Perimeter, à deux doigts (enfin, trois...) d'être refusée (ce qui fût le cas de beaucoup de Sonia Delaunay). À force d'accepter les rééditions, on va faire venir Vitra et Cassina...

28.3.09

FASHION SURTOUT, DESIGN UN PEU.

Genre Acne Paper sans le contenu, COS publie un catalogue déguisé en magazine
où figurent des articles sur certaines personnalités dans le ton de la marque.

Ca y est. COS a enfin ouvert rue des Rosiers. Depuis le temps qu'on en parlait. Rien avoir avec le design, je sais, quoi que...

COS est l'enseigne high end du groupe H&M, dans le genre simple et bien coupé (me prononçant uniquement sur la ligne homme...) à la Acne, Jil Sander, Surface to Air ou Aquascutum. Les boutiques de Londres (avec sa superbe bow window), Berlin ou Bruxelles se suivaient et se ressemblaient, COS Paris ne fait pas exception à la règle. Installé dans un ancien hammam (la facade reste, heureusement), l'espace pensé par William Russel (l'archi des boutiques Alexander McQueen) va à l'essentiel, pour faire entrer le maximum de lumière et ainsi mettre en valeur les vêtements... et indirectement un peu de mobilier 50's à la Mollino ou Prouvé, et quelques surprises devant les cabines d'essayages... Very scandinave.

20.3.09

5


Yamamoto Masao, #1503

Alan Renolds, Structures group IV n°12 / Alain Josseau, Time Surface

Peter Kogler, Untitled / Jean-Paul Dumas Grillet, Les tombeaux n°4

Busy workweek + ArtParis 09 oblige : sélection expresse et énigmatique. Abstraction ou photographie, choisissez votre camp.

14.3.09

LA NOUVELLE CHARITE?

Un Samedi chez Merci (111 Bd Beaumarchais), la nouvelle enseigne de Bernard et Marie-France Cohen, ça ressemble un peu aux soldes sans les prix. L'endroit est bondé : le sous sol est plein, le café affiche complet et l'on se presse pour faire la file à la caisse. Mais que vient-on chercher chez Merci? Tout et n'importe quoi. Merci est le genre de concept-store improbable, fourre tout et jouissif que l'on aimerait voir se propager en France...


Installé dans une ancienne usine, Merci est un vrai lieu de vie, à milles années des concept stores froids et impersonnels : genre Home autour du Monde meets Vinçon meets Dover Street Market meets 10 Corso Como, tout ça mixé à la sauce boho. Comprenez une savante sélection de marques (ou d'objets anonymes) de très bon goût : Annick Goutal, Magis, Gallimard, Acne, Thonet et Jérôme Dreyfuss dans le désordre. On y vient "pour voir" et on repart (au choix) avec canapé de Paola Navone (7500$), un pantalon en croco véritable (300€), des fleurs de chez Christian Tortu (25€) et des tasses Seletti (8€). Evitez juste de venir avec une acheteuse compulsive, où contentez vous de siroter une grenadine au café en feuilletant de vieux bouquins. Qu'est ce qu'on dit?

On a Saturday at Merci (111 Bd Beaumarchais), Bernard and Marie-France Cohen's new shop looks a bit like a no price-cut sale time. Its full of people: the underground level, the café fully booked and everyone busy lining up at the checkout. But what is to pick up at Merci? All and anything. Merci is a concept-store of a unusual kind, bursting and exciting and we would love to see more of this kind in France...

Installed in an old factory, Merci is living space, a thousand years away from the cold, impersonal concept stores. A mixture of Home autour du Monde a pinch of Vinçon a bit of Dover Street Market and Corso Como with a bohemian flavour. To be precise, a smart collection of labels (or anonymous) of excellent taste, in random selection : Annick Goutal, Magis, Gallimard, Acne, Christian Tortu, APC and YSL, Jerome Dreyfuss. One might go to "just browse" but leave with any or all of following : Thonet chair, authentic crocodile trousers, flowers and cups by Seletti. Just try not to go with a shopping addict or just be happy sipping on a grenadine at the café there whilst looking at some old books. What do you say?

10.3.09

PP LOVE

Left to right : Juan, Pablo (y) Pedro

Si le futur du meuble en kit nous était compté, le PP nous apporterait la réponse. C’est chose faite grâce à Reinhard Dienes qui a crée une série de chaises, petits et grands tabourets dans cette matière répondant auu nom barbare de polypropylène. Présenté cette année à Cologne, cet ensemble a rencontré un vif succès. On comprend pourquoi : abordables, légers et élégants dans leur teinte blanche ou kaki, Pedro, Juan et Pablo (les noms des éléments) sont conçus pour durer... et être recyclés. Effet boeuf garanti par Colipost en ces temps de récession.

If future predictions tells us that ready-to-assemble furniture kits are a thing of the past, then PP may provide the solution. It has already happened thanks to Reinhard Dienes who has created a series of chairs, high and low stools, made out of polypropylene. The collection highly acclaimed this year in Cologne. You can see why : affordable, light and elegant in white or khaki. Pedro, Juan and Pablo (their names) are built to last... and be recyled. Spot on in these difficult times and guaranteed via DHL.

1.3.09

DE L'AUDACE

Nazareth, 12 000€, Edition limitée à 10 exemplaires

Après le succès, entre autres, du vase Couronne de Martin Szekely; poursuivant ses collaborations avec les grands noms du design contemporain, l'autrefois oubliée maison Bernardaud s'offre cette fois-ci les services de nos trublions favoris: les frères Campana. Du prototype en plastique à l'édition limitée en porcelaine modelée par des artisans, le projet initial de Fernando et Humberto est demeuré le même. En assemblant irrégulièrement les bras et jambes de poupées, ils transforment un simple jouet en une composition baroque, presque mouvante et inquiétante. Qui a dit que les centres de table étaient d'un ennui mortel?

Following the success amongst others of the Couronne vase by Martin Szekely and continuing his work with other re-known contemporary designers, the past forgotten Bernardaud establishment has acquired the services of some favorites such as the Campana brothers. From the plastic prototype model to crafted limited editions in porcelain, Fernando and Humberto's initial projects stay true to style. By irregularly putting together the doll's arms and legs, they transform a simple toy into a baroque creation which is almost quite mobile and a bit disturbing. Who said that a table center piece should be boring?